La théorie du chaos ne tient pas la route !...un NON pour renégocier !
Un article intéressant publié dans le Figaro le 18 avril 2005 qui nous révèle qu'on envisage déjà une renégociation et un "plan B" en cas de NON français le 29 mai.
De quoi faire taire les partisans du OUI qui agitent le spectre du chaos...
Bruxelles : de notre correspondante Alexandrine Bouilhet
A Bruxelles comme à Paris, évoquer l'hypothèse d'un «plan B» en cas de non français relève du sacrilège. «Il n'y a pas de plan B !», assure le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier. «Aucun plan B ne circule, surtout pas chez nous», répond, en écho, la Commission européenne. Cette réaction est compréhensible. Les partisans du oui craignent de faire grimper le non en donnant crédit à un scénario de substitution. Quand ils parlent des conséquences d'un non, ils annoncent une «crise politique», un «séisme», mais restent flous sur les issues. Mais ce jeu de cache-cache ne saurait durer, ne serait-ce que pour rassurer les marchés financiers, qui détestent l'incertitude.
Certes, le «plan B» au non français n'existe pas sur le papier, pas encore. Mais dans les esprits, il est déjà abouti. Il vient s'ajouter au plan secret concocté par Paris et Berlin en cas de non britannique. Plus récente, la version destinée au possible non français est le fruit d'un travail d'experts mené entre Bruxelles et les capitales depuis dix jours. Il s'appuie sur les compétences des juristes, des diplomates et des chercheurs des «think tanks» bruxellois.
Dans ses grandes lignes, il s'agit d'un scénario technique, en plusieurs étapes, misant sur le temps et les évolutions politiques dans les capitales. «Les solutions légales pour sauver le traité d'un non ne manquent pas, concède un chercheur du Centre européen de sciences politiques (Ceps), mais peu nombreuses sont celles qui s'adaptent politiquement au cas français.» Un exemple : si Bruxelles est passé maître dans l'art de faire revoter les peuples malentendants elle l'a fait avec les Danois en 1992 et les Irlandais en 2001 , une telle option, toujours possible en théorie, paraît impensable politiquement avec les Français. «Ils râleraient tellement fort !, confie un haut fonctionnaire de la Commission, et ils auraient raison : ce qu'on a fait avec le Danemark et l'Irlande était limite...»
Chaque Conseil européen, notamment celui du 16 juin prochain, permettra de faire le bilan. Si la France et les Pays-Bas, deux pays fondateurs, disent non, le prochain sommet européen sera évidemment consacré à la question. Toute interruption du processus de ratification, à ce stade, nécessiterait un accord unanime des Vingt-Cinq, ce qui semble improbable, même si Tony Blair pourrait être tenté de dire : «J'annule mon référendum.» «Cette étape cruciale, purement politique, doit permettre de dédramatiser la non-ratification éventuelle du traité, et déjà d'ouvrir d'autres pistes pour montrer que l'intégration européenne, même ralentie, continue», explique un diplomate allemand.