Un NON pour renégocier !
EVENEMENT - Jeudi l'événement n'est pas sur TF1 où 80 jeunes triés sur le volet poseront à Jacques Chirac des questions écrites par sa fille, mais au Zénith de Paris pour le grand meeting du NON !
Venez nombreux y retrouver Jean-Luc Mélenchon, Marie-Georges Buffet, Jacques Nikonoff d'Attac, Yves Salesse, Olivier Besancenot et quelques autres !
Les défenseurs du OUI à la Constitution développent depuis quelques jours un argument qui tend à devenir le seul dans leur campagne : le TCE nest pas renégociable. Ainsi, si la France dit NON, nous en resterons à un statu quo indépassable.
Cest absurde, pour plusieurs raisons.
- Il est prévu dans la Constitution elle-même les conséquences dune non ratification par la totalité des Etats membres : les gouvernements se réunissent et cherchent une solution (article III 447). Le traité de Nice ayant une durée de vie limitée, il est évident quil faudra négocier un nouveau traité. La Constitution prévoit que nous aurons jusque novembre 2006, voire 2009, pour le faire.
- On a par ailleurs beaucoup de mal à imaginer que nos gouvernants nous aient mis dans une situation aussi inextricable que celle quils nous présentent maintenant. En effet, si le NON au référendum menait à une telle impasse, pourquoi prendre le risque dune telle consultation populaire ?
Si la question posée était « OUI ou le chaos ? » quel sens ce référendum pourrait-il avoir ? Evidemment, un NON ne conduira pas à limpasse. Et le discours actuel des partisans du OUI est une belle preuve de leur hypocrisie et de leur incapacité à trouver des arguments pour défendre leur texte !
- Rien nest aussi mécanique que ce que les partisans du OUI veulent nous faire croire. Cest justement lessence de lEurope que davancer pas à pas, dans la négociation permanente. Prétendre quun NON français mènerait à un tel blocage consiste en une occultation des logiques de la construction européenne.
- Enfin, il est fort probable que le TCE nentrera jamais en vigueur parce dautres Etats que la France diront NON (à commencer par le Royaume-Uni, mais aussi les Pays-Bas, la Pologne ou le Danemark). Dès lors, sil faut commencer à renégocier, quon le fasse vite, sans perdre des années, et si possible sur des bases posées par la France, cest-à-dire sociales et politiques. Il est donc dans lintérêt de notre pays de dire le premier son refus du texte qui nous est présenté.
Au début de la campagne, ce fut la dramatisation et la culpabilisation. Ces discours nont réussi à émouvoir personne et cela na pas tenu très longtemps. Puis ce fut le temps des incantations. Elles sonnèrent creux et personne ne fut convaincu ; à gauche, en particulier, on sest vite rendu compte quon avait tout de même lair ridicule en vantant le côté «social » de ce texte.
Maintenant on agite dans les rangs du OUI la peur du blocage.
La peur, lincantation, la peur
La campagne du OUI semble tourner en rond et manquer de respect pour les personnes critiques envers ce texte. Aidons les partisans du OUI à retrouver un peu de dignité en leur montrant que ce registre de campagne ne les grandit pas.
Cette fois cest NON !